samedi 23 février 2013

ATTIRANCE



Au rythme des vagues, les amarres rompues, les illusions perdues,
Ce navire fantôme, surgi de nulle part, tanguait.
Voiles tirées sur l’infini, il fendait l’horizon de sa fuite,
Poursuivant sa dérive de nuages noueux en soleils fictifs.  
Guidé par un lointain néant, il virait de cap.
Dans ce crépuscule doré, soulevée par les vents,
Sa coque frémissait sous de furieux présages.
De pernicieux pouvoirs menaient d’humiliantes comédies,
Transformant ce radeau en éphémère luciole.
Cette ombre sauvage au surprenant métabolisme,
Ce combattant outrancier des forces océanes,
Disparaissait en conjonctures transversales.
Il rejoignait les fonds, en coercitives emballées,
Pour un pacte soupçonneux avec les profondeurs.

De subtile trahison en sereine contemplation,
Entrainés, meurent ceux qui t’adulent
Mer souveraine aux noces barbares

jeudi 21 février 2013

L'AUTRE

L’autre, cet inconnu qui me ressemble
L’autre, unique et mystérieux
L’autre, que l’on rejette ou que l’on aime
L’autre, qui est en moi, que je connais si peu
L’autre, celui de l’extérieur, qui s’apprend, qui se devine
L’autre, ce mot qui n’est rien d’autre
Qu’une définition de ce qui n’est pas soi.

"L'autre", fut le sujet d'un atelier d'écriture. Un magnifique sujet qui inspira de beaux textes, souvent tournés vers cet inconnu qu'est l'autre et sans lequel il est impossible de vivre, malgré la phrase de J.P. Sartre : "l'enfer, c'est les autres", l'altérité... Mais, attention, cette phrase n'est pas à prendre comme un rejet de l'autre !
Voir également "le deuxième sexe de Simone de Beauvoir.

Aurore boréale

Les couleurs d'une aurore boréales sont infinies, leurs nuances éphémères se liquéfient en longues nappes vaporeuses que le regard se force à capter. Le ciel parle et nos coeurs palpitent à ses lumières.

samedi 16 février 2013

Les voix du poète



Mille feuilles à mes yeux tombent
L’aube sonne le crépuscule
Du ciel s’abattent des ombres
Aux larges couleurs sombres

Aux étoiles s’accrochent des sentinelles
La nuit bleue devient jouvencelle
Oubliant ses années lumières
Où s’allumaient des perles éternelles

La romance n’est plus qu’errance sans nom
Creusant des solitudes sans fond
Où se vautrent nos âmes en perdition
Où s’affalent nos penchants vils poltrons

La parole se vomit aux autels maudits
Les mots eux-mêmes se font maudits
La loi du bâillon s’impose au proscrit
Et la main se refuse à l’écrit

Plus aucun bruit ne circule
La clameur éteinte se carence
Les voix du poète se fissurent
Nul ne connait l’ampleur du silence.

lundi 11 février 2013

La force d'un sourire

Une photo d'Anna
Anna est une très gentille dame, âgée de 96 ans, et qui, à la maison de retraite où elle se trouve, participe à des ateliers d'écriture. Voici un de ses écrit :



"Une amie m’a parlé de son mari malade, de ses souffrances, puis de son décès. Elle m’a parlé de sa solitude à elle, tout semblait noyé dans le chagrin. Pourtant, chaque jour, se rendant à l’hôpital, elle passait chez le fleuriste pour acheter quelques fleurs. Ce fleuriste lui souriait, elle n’en achetait pas beaucoup, mais il lui souriait toujours. Après le décès de son mari, elle a voulu remercier ce commerçant pour ce sourire dont elle se rendait compte, au fur et à mesure des jours avant d’entrer dans la chambre du mourant, combien il lui réchauffait le cœur et lui donnait du courage. Mais pour cet homme, s’est-il défendu, c’était une chose simple et naturelle. Des mois après, elle pense encore à ce sourire qui l’a plus aidé que tous les mots de son entourage. Qu’est-ce que le sourire compatissant d’un inconnu qui n’attend rien en retour ? Un trésor rare, si précieux que cette personne a éprouvé le besoin d’en parler, de me confier cette anecdote si réconfortante."
                                                                          Anna

Peinture abstraite



André Masson disait :
La sensation aiguisée jusqu’à l’extrême pointe du possible, à laquelle succède l’afflux affectif, le désir brûlant de dire l’inexprimé. Là, il n’y a plus ni « réalisme » ni « fantastique », il n’y a plus que l’illimité.

Et Edouard Pignon, lui disait :
Chaque tableau est une réponse à une question.

Et Camille Colher dit :
Un tableau reste toujours un mystère, autant par sa conception que par sa représentation.