Tous les mots ou groupe de mots soulignés étaient à placer obligatoirement dans le texte que nous devions écrire, le thème restant libre.
VA, JE NE TE HAIS POINT
Va, je
ne te hais point, toi, à la beauté si fragile, toi, que demain attend. Va,
va… mais rappelle-toi : « la jeunesse arrive en vieillard avec une
canne en béquille ». Demain te sera dur. Tu souffriras de ta disgrâce,
de tes pétales fanées, et tu joueras à l’éveillé toujours baillant parce
que tu n’auras plus la force de rien. Puis un jour, tu devras faire semblant.
Afin de te consoler, tu devras te trouver des mots forts comme la folie,
en gente dame oublieuse de mémoire, tu devras te trouver des mots couleur de
tous les jours, à poser sur tes tristesses, tu devras te trouver des
mots que personne n’oublie, toi que, sur sa chaise, l’on oublie. Et voyant
sous tes yeux défiler la jeunesse et ses orgueils, tu penseras, en silence,
approcher de la fin. Tu te diras : « je me meurs, je suis mort, je
suis enterré ». Vivre est mourir chaque jour un peu plus.
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